La ceinture Blanche – 6ème kyu

Cette première étape est celle pendant laquelle le karatéka débutant apprendra les différentes techniques de base, ce sera son premier apprentissage. Cette période est souvent douloureuse pour le corps puisque dans la majorité des cas, le débutant se présente en plus ou moins bonne condition physique surtout chez les adultes. Il lui faudra alors faire des efforts soutenus pour remettre en bonne marche cette magnifique machine qu’est le corps humain. C’est ainsi que chacun de ses efforts finira par lui apporter une satisfaction morale et physique tout en le rapprochant de l’atteinte de son premier objectif en karaté.

La ceinture jaune – 5ème kyu

La ceinture jaune vient couronner les premiers efforts du karatéka. C’est son premier examen, son premier passage de grade. Ce premier test n’est pas facile, car l’élève se sent jugé par son instructeur et ses camarades de dojo, c’est énervant. Il sort cependant grandi de cette épreuve et il a déjà un résultat concret après seulement quelques mois d’apprentissage. C’est sa première victoire sur lui-même, car se vaincre soi-même est le premier but du karaté. Cet accomplissement lui permet déjà de mieux se connaître, tant au niveau moral que physique. C’est à partir de ce moment que l’élève a vraiment l’impression de commencer à faire du karaté. L’enseignement qu’il reçoit est plus intéressant puisque les techniques qu’il apprend sont plus avancées et plus dynamiques. On lui permet de faire du combat contrôlé, il peut donc mettre en application ce qu’il a appris. Au cours des prochains mois, il développera une nouvelle assurance, sa confiance en lui-même sera plus forte.

La ceinture orange – 4ème kyu

La ceinture orange ne semble pas, à priori, aussi importante que la précédente, c’est en effet la deuxième fois que le karatéka passe un examen, c’est moins impressionnant. C’est pourtant à partir de ce moment que le karatéka se départit progressivement de son étiquette de débutant et qu’il commence à définir son style de karaté. Effectivement, durant cette étape, il devient de plus en plus conscient de ses capacités, il comprend mieux les techniques et par le fait, il exécute avec une plus grande facilité. Bref, il devient vraiment plus efficace. Il est aussi en meilleure condition physique, ses réflexes sont donc plus aiguisés et ses mouvements plus coordonnés. Enfin, dans le combat, il commence à se fier à son instinct, c’est le déclenchement de l’Harmonie Esprit-Corps. Il se dirige alors vers l’une des étapes les plus importantes et la plus cruciale de sa jeune carrière de karatéka, l’étape du milieu: la ceinture verte.

La ceinture verte – 3ème kyu

Au karaté, chacune des ceintures a son importance, mais il y en a trois qui se distinguent comme primordiales. La première, la blanche peut être comparée aux fondations d’une maison; la deuxième, la verte, représente les murs de cette maison; tandis que la troisième, la noire, est le toit. Malheureusement, cette étape a aussi un côté obscur, c’est celui de l’abandon. Il faut comprendre qu’a ce stade-ci, le karatéka a acquis une certaine maîtrise du karaté, iI contrôle un large éventail de techniques qu’il exécute avec efficacité et qui lui deviennent progressivement instinctives. Il se sent à l’aise dans cette discipline et peut, en cas de coup dur, bien se défendre et se tirer d’affaire. C’est à ce moment que plusieurs croient qu’ils possèdent un bagage technique et spirituel satisfaisants, voir suffisants. S’ensuit alors une période de stagnation durant laquelle l’élève se sent plus ou moins motivé. Il ne voit plus sa progression aussi facilement qu’il pouvait la constater au cours des étapes précédentes, surtout s’il pratique le karaté seulement deux fois par semaine. Pour beaucoup, c’est l’abandon. Il faut toutefois ajouter que celui qui abandonne à ce stade-ci s’était peut-être inconsciemment fixé comme objectif de simplement améliorer sa forme physique et d’aller chercher un bon bagage d’auto-défense, il l’a donc atteint. Il lui manque alors cette étincelle, cette motivation physique et morale, qui lui permettrait de se rendre à la prochaine étape avec entrain et énergie, soit de poursuivre sa marche vers le sommet. En fait, cette étincelle qui anime ceux qui poursuivent peut se résumer en deux mots: temps et persistance.

La ceinture bleue – 2ème kyu

La ceinture bleue ressemble, en quelque sorte, à la ceinture orange, elle est coincée entre deux étapes considérées comme cruciales. En effet, elle suit l’étape du milieu et précède l’étape de la ceinture brune, celle qui permettra au karatéka de se préparer à son examen de ceinture noire C’est toutefois durant cette période que le karatéka se démarque du groupe et qu’il s’élève un cran au-dessus des ceintures moins élevées. Il raffine ses techniques tant au niveau de la concentration mentale (stabilité émotionnelle et détermination), de l’exécution des mouvements (précision, puissance et équilibre) et de l’enchaînement de ceux-ci (fluidité). Cette étape, qui souvent se passe sans bruit, lui sert d’assise ou de tremplin pour se lancer vers l’étape ultime qui au fond, n’est plus très loin. Il y a peu d’élèves qui se rendent à cette étape et ceux qui s’y rendent ont le privilège de commencer à vivre leur karaté à plein et de s’approprier un style qui leur est unique. C’est le moment où l’élève doit se prendre en main et se conditionner physiquement et mentalement à se dépasser, à aller chercher encore beaucoup plus. Enfin, à ce stade-ci, Il y a un autre volet important qui s’ajoute à l’apprentissage du karatéka, il devient assistant-instructeur en formation. Aider les instructeurs à donner des cours est très enrichissant pour l’élève. Il n’y a, en effet, rien de mieux que d’avoir à expliquer un mouvement à d’autres pour s’en assurer la maîtrise.

La ceinture marron – 1er kyu

Cette période est sûrement la plus motivante pour le karatéka, mais elle est cependant aussi la plus longue (au moins 12 mois). Le karatéka ceinture brune possède un excellent bagage technique, il connaît bien la philosophie inhérente au karaté et celle propre à son style, il est donc en mesure de bien sentir son karaté. De plus, le fait d’avoir joué le rôle d’assistant-instructeur pendant une année lui a permis d’approfondir sa connaissance du style de karaté qu’il pratique, tant au niveau pratique que théorique. Il s’approche, pour ne pas dire tout près, de l’étape qui lui permettra de couronner tant d’années d’efforts. Cependant, combien parmi ceux qui se rendent à ce point ont réalisé ou réaliseront que l’obtention de la ceinture noire ne doit pas être considérée comme une étape finale, mais comme un nouveau début. Il s’agit donc pour le karatéka d’une période de réflexion, d’attente, de rétrospective et de fin polissage. Cet ensemble doit être accompagné d’un effort constant et poussé à fond, il ne doit pas craindre l’épuisement. À ce stade-ci, l’élève doit savoir que son corps et son esprit (en Harmonie), sont aptes à fournir l’énergie nécessaire pour l’application presque parfaite des différentes techniques de cet art martial.

La ceinture noire – 1er dan

Le premier dan, celui de la ceinture noire, est celui où l’on met de la technique sur le naturel. En quelque sorte, on salit l’instinct premier, on le tue. Vous avez atteint un niveau, celui du noir, symbole d’une valeur technique, mais aussi de la perte de l’instinct qu’on retrouve plus tard.

La ceinture noire – 2ème dan

Le second dan introduit la dualité. C’est l’apprentissage du double et du doute. L’autre en nous-mêmes nous tend un miroir qui nous permet de mieux nous connaître et de mieux nous affronter nous-mêmes. C’est le combat pour la maîtrise du corps.

La ceinture noire – 3ème dan

Le troisième dan est un grade important car c’est celui qui symbolise l’union des trois principes : le corps, la technique et l’esprit au-dessus, qui domine. A cette étape, l’esprit maîtrise le corps et la technique, ce que formulent les Japonais par l’expression « Shin-Gi-Tai » : « L’Esprit, la Technique et le Corps ensemble ».

La ceinture noire – 4ème dan

Le quatrième dan symbolise la maîtrise de la matière. C’est un niveau où le pratiquant doit avoir acquis le contrôle de ses émotions « viscérales ». La peur frappe au ventre et empoisonne l’esprit. Par exemple, si on vous jette une pierre, il y a de fortes chances que vous la preniez, car la peur va paralyser votre réaction. Si c’est une balle molle, vous saurez en revanche facilement l’esquiver. Ces émotions qui s’expriment par des crispations, le « ventre noué », doivent être maîtrisées. A ce grade, ces émotions-là ne doivent plus troubler votre esprit, qui commande les gestes.

La ceinture noire – 5ème dan

Le cinquième dan indique la maîtrise parfaite de son art. C’est le temps de l’ouverture et des échanges pour confronter et comparer. C’est à ce niveau que l’on recommande en karaté d’aller voir les autres écoles.

La ceinture noire – 6ème dan

Le sixième dan est une étape essentielle car c’est l’accomplissement du parcours volontaire. Tout ce qui pouvait être fait a été accompli sur le plan du travail technique. On entre dans le véritable travail de l’esprit.

La ceinture noire – 7ème dan

Au septième dan, on bascule vers autre chose. Le travail de la maîtrise a été fait. Le mental, plus lent à arriver à maturité, continue de grandir. Le pratiquant accompli ne se tourne pas vers son passé glorieux, mais contemple ce qu’il y a encore devant lui.

La ceinture noire – 8ème dan

Le huitième dan est une lisière, celui qui sépare les deux mondes, celui du visible et de l’invisible qui, pour les Japonais, sont intimement liés. à ce grade, le maître se tient sur la ligne entrelacée des deux mondes.

La ceinture noire – 9ème dan

Au neuvième dan, le cercle du visible commence à s’effacer. L’esprit du pratiquant est orienté vers le monde de l’invisible et laisse derrière lui les limites du matériel.

La ceinture noire – 10ème dan

Au dixième dan, seul l’esprit reste. C’est un cercle, un point parfait, comme celui que les samouraïs dessinaient avant la bataille pour indiquer qu’ils étaient dégagés de leur vie et leurs contingences. Un dépouillement, un détachement complet, qui n’est plus troublé par rien. C’est le retour à l’origine, au point de départ, à la pureté, à la modestie du blanc, symbole de renaissance, de renouveau. La boucle est bouclée, le voyage est terminé.

 

Sources : Karaté Magazine